Mireille MORGAN-SMITH
Astrologue humaniste
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  • Article de blog

Puisque Chiron est important dans son thème, alors où se trouve donc la blessure ?

Il le raconte lui-même dans ses interviews et ses livres. Boris Cyrulnik est un authentique résilient. Il avait à peine six ans pendant la Deuxième Guerre mondiale lorsque ses parents ont été déportés en camp de concentration. Il ne les a jamais revus. Lui-même a échappé de justesse au même sort. Quelle blessure plus terrible que d’être séparé à tout jamais de son père et de sa mère, si jeune ? Heureusement le petit Boris a été secouru par des Justes, a grandi. Dès l’âge de huit ans, il disait qu’il voulait devenir psychiatre. Sa blessure est aussi celle d’être resté caché pendant la guerre, donc enfermé, sans la possibilité d’aller à l’école et d’aller explorer le monde socialement et intellectuellement comme les autres enfants. Il n’a pas connu l’école primaire, et n’a pu entrer que tardivement à l’école secondaire. Il était donc nul à l’école, et se croyait bête !

Devenu médecin, il a développé une approche originale de la thérapie, ouverte et transversale, regroupant les spécialistes en synergies de connaissance.
Sur internet, on peut écouter ses conférences où il raconte la vie d’autres grands chironiens ayant apporté une forme de guérison dans leur action, même sans être médecin ou guérisseur.

Êtes-vous un chironien ?

Si une personne devient thérapeute, on trouvera toujours dans son thème astral un Chiron en forte position.
Inversement, lorsqu’en consultation je lis dans un thème astral que Chiron est en puissance, je dis à mon consultant qu’il possède ce talent, mais peut-être ne l’a-t-il pas encore révélé ?
Parce que vous restez fondamentalement libre d’utiliser (ou non) vos talents. Mon rôle d’astrologue consiste à le pointer du doigt, et si la personne le souhaite, de lui dire à quelle « heure » de sa vie il sera temps de l’investir et de le manifester, le moment où les événements la pousseront à en prendre conscience.

Transformer la blessure.

Soyons toujours prudent avant de parler de Chiron, car cette compétence n’est jamais gratuite. Elle a toujours été chèrement payée par l’individu dans son corps et son esprit, par des souffrances terribles dans cette vie-ci, en résonance avec des vies précédentes.
Quelle catastrophe pour le petit Boris de perdre ses parents en pleine guerre, dans un contexte déjà de grande insécurité collective ! Il lui a fallu mettre en œuvre toute la force e son Signe solaire, le Lion, et l’optimisme du Sagittaire, son Ascendant.
Boris Cyrulnik possède aussi la particularité d’un Chiron conjoint à la Planète Vénus dans son thème natal. C’est la marque des personnes porteuses d’une grande beauté intérieure et extérieure. Car Chiron amplifie positivement tout ce qu’il touche.

Chiron amplifie Vénus.

L’actrice américaine Marylin Monroe avait, elle aussi, Chiron conjoint à Vénus. Elle était née le 1er juin 1926 à Los Angeles. Elle était une femme forte et intelligente autant que belle et séduisante, une travailleuse acharnée pour atteindre la perfection dans son métier, et surtout pour résister à la machine infernale hollywoodienne qui exploitait odieusement les actrices, payées dix fois moins que le hommes, dénaturées de leur personnalité et même de leur nom puisqu’on les obligeait à choisir un pseudonyme malgré elles. Difficile d’exister !
Sa blessure : son vrai père n’avait jamais voulu la reconnaître, sa mère schizophrène ne pouvait s’occuper d’elle... La petite Norma Jean a été placée en famille d’accueil puis dans un orphelinat...

L’art du Kintsugi, ou l’art de la résilience

Voici un art japonais qui donne une image parfaite du principe de la résilience. Cet art ancestral consiste à souligner d’or pur les cicatrices d’un objet brisé pour le sublimer. Quel meilleur symbole de la résilience ? Réparé, consolidé, embelli, le vase ou le pot de céramique porte fièrement ses blessures et il devient paradoxalement d’autant plus précieux qu’il a été brisé.
La voie du Kintsugi est une forme d’art-thérapie invitant à transcender les épreuves, à transformer ce qui nous plombe en or, à être l’alchimiste de nous-même. Les cicatrices visibles ou invisibles constituent la preuve qu’on a surmonté les difficultés. En matérialisant votre histoire, elles disent : « tu as survécu » et vous apportent un supplément d’âme.

Bol à thé réparé à l'or (musée Guimet, France). ​Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra

La blessure est initiatique, comme le processus alchimique.

51 ans est l’âge où Chiron boucle sa boucle. C’est à cet âge-là que nous nous retrouvons pleinement en possession de notre talent guérisseur.
Dans la mythologie gréco-romaine, Chiron est le fils de Saturne, le « prince du karma ». Dans le thème astral, Saturne est l’indicateur de mémoires très anciennes, résidus karmiques de vies antérieures. Chiron est donc le produit des vieilles blessures. Sa spécificités est de représenter des mémoires familiales, transgénérationnelles.

Un « guérisseur » de la société américaine : Barack Obama

Élu en 2008, Barack Obama est devenu le premier président noir des États-Unis, 45 ans après le discours de Martin Luther King (28/8/1963) : « J’ai fait un rêve... » et la fin de l’apartheid en 1964.
Barack Obama a mis en œuvre une incroyable puissance de guérison pour soigner une nation qui fonctionnait depuis toujours et quotidiennement sur des préjugés raciste !
On constate dans son thème qu’il a Chiron à l’Ascendant, c’est bien un « chironien ». D’ailleurs, il a accédé au pouvoir au moment de la grande conjonction Jupiter-Neptune-Chiron en Verseau, la même conjonction qui avait eu lieu en 1945, à la fin de la Deuxième guerre mondiale. C’était donc l’heure de « guérir » la société d’une grande blessure.
La blessure personnelle de Barack Obama est-elle liée à la séparation de ses parents ? Ou la difficulté de vivre le fait d’être métis, à la fois blanc et noir ? Ce qui est sûr, c’est qu’il en a fait une grande force de rassemblement pour lui-même et sa nation.

Crédit photo : ​Portrait présidentiel officiel de Barack Obama. ​Crédits : Pete Souza. Droits d'auteur : © 2008 Pete Souza